LISTE DES PRINCIPAUX MÉCANISMES DE DÉFENSEAltruismeLe sujet obtient la satisfaction de ses besoins pulsionnels et/ou narcissiques par identification aux objets auxquels il offre la satisfaction.
Ce mécanisme est à distinguer du Pseudo-altruisme qui peut correspondre à la manipulation et au contrôle de l’autre, à une formation réactionnelle contre l’agressivité ou à la satisfaction d’un masochisme moral.
Annulation rétroactiveDes représentations pénibles sont considérées comme n’ayant pas existé et sont effacées comme magiquement par d’autres actes ou pensées mises à la place.
Clivage de l'objetDécrit par M. Klein. Le Moi se déforme en distinguant 2 secteurs dans le monde externe : un secteur adaptatif où il fonctionne librement, et un secteur anaclitique où des relations dépendance-maîtrise sont mises en place et où une imago positive et une imago négative coexistent pour le même objet.
A rapprocher de mécanismes comme l’idéalisation, la dépréciation et l’omnipotence.
Clivage du MoiUne partie du Moi demeure en contact avec une réalité acceptée tandis que l’autre partie du Moi perd tout contact avec une réalité anxiogène. Au besoin, un délire vient constituer une néoréalité acceptée en compensation.
Contre-investissementLa représentation pulsionnelle anxiogène est désinvestie, libérant une énergie psychique qui sera réutilisée dans un contre-investissement de représentations pulsionnelles plus acceptables.
DénégationLe sujet se défend de la représentation pénible en refusant d’admettre qu’il s’agit d’une pulsion qui le touche personnellement.
DéniLe sujet nie la réalité de la perception liée à la représentation pénible, le déni pouvant porter sur des pans plus ou moins importants de la réalité psychique ou externe. Si nécessaire, le délire peut surinvestir une néoréalité compensatrice.
DéplacementLa représentation pénible est séparée de son affect et celui-ci est reporté, par connexion associative, sur une autre représentation plus acceptable.
DissociationDétachement de la réalité interne ou externe par absorption dans l’imaginaire, dépersonnalisation, déréalisation et tout autre état modifié de conscience.
ÉvitementMécanisme destiné à épargner au sujet de rencontrer une représentation isolée ou déplacée.
ForclusionRejet d’une représentation impossible à symboliser, entraînant un désinvestissement de la réalité.
Formation de compromisRetour du refoulé sous un aspect déformé qui constitue une compromission entre le désir et la défense.
Formation réactionnelleL'énergie pulsionnelle retirée aux représentations anxiogènes est contre-investie dans un comportement acceptable et diamétralement opposé.
Formation substitutiveLa représentation pulsionnelle anxiogène est refoulée, entraînant un manque qui va être comblé par une satisfaction de remplacement capable d’évoquer le plaisir interdit.
On peut également parler de formation substitutive quand le sujet cherche à masquer ses carences narcissiques par un comportement pseudo.
Formation de symptômeRetour du refoulé sur un mode physique, psychique ou mixte, qui utilise 3 mécanismes : formation de compromis, formation réactionnelle et formation substitutive.
HumourLe sujet obtient un triomphe narcissique sur la souffrance en parvenant à tirer du plaisir de situations traumatisantes, grâce à la médiation du Surmoi et dans une connivence entre les 3 instances qui rapproche ce mécanisme de la sublimation.
IdentificationActivité indispensable au développement de la personnalité, qui peut être utilisée à des fins défensives.
Identification primaire : identité narcissique de base.
Identification secondaire : identité sexuée.
Identification hystérique : sur un aspect commun au sujet et à l'objet.
Identification à l'agresseurDécrite par S. Ferenczi et A. Freud. Elimination de l’objet dangereux en prenant sa place, de l’inversion des rôles (jouer au docteur…) à l’introjection de l’objet.
Identification projectiveDécrite par M. Klein pour la phase schizoparanoïde. Fantasme de projection à l’intérieur de l’objet pour le maîtriser, le posséder et éventuellement le détruire. Ce contrôle peut aboutir à induire chez l’objet les éléments dont le sujet veut se débarrasser, faire en sorte qu’il se conduise d’une façon qui valide la projection et le maintenir prisonnier de cet aspect projeté.
Identification projective concordante : induction chez l’objet d’un élément semblable à celui que le sujet veut désavouer.
Identification projective complémentaire : la projection d’éléments dans l’objet permet au sujet de les remplacer en lui par des éléments contraires.
IntellectualisationContrôle des représentations gênantes par usage excessif de généralisations ou d’abstractions et « pseudo-insight » visant en fait l’évitement d’un réel insight.
Introjection
Décrite par S. Ferenczi. Activité élaborative pouvant être utilisée à des fins défensives. Il s’agit de faire entrer dans l’appareil psychique une quantité plus ou moins grande du monde extérieur pour pallier l’absence extérieure de l’objet.
IsolationMécanisme consistant à séparer la représentation pénible de son affect. L’affect est refoulé tandis que la représentation reste consciente mais privée de toute connexion associative.
ProjectionLe danger intérieur est transformé en danger extérieur, selon 3 temps distingués par Freud :
- Suppression de la représentation pénible d’une pulsion interne
- Déformation du contenu de la représentation
- Retour de ce contenu dans le conscient sous forme de représentations liées à l’objet externe.
Elle se retrouve sous 2 formes :
- Projection primaire : pas de recours au refoulement. Les causes des sensations refusées par le sujet sont attribuées au monde extérieur.
- Projection secondaire : recours au refoulement et à l’inhibition. L’objet extérieur est inondé de la haine projetée et devient persécuteur, justifiant la haine du sujet. Processus qui peut aller jusqu’au délire.
RationalisationUne raison socialement, moralement et/ou narcissiquement acceptable est substituée au but de la pulsion.
RefoulementMécanisme le plus important et le plus anciennement décrit (Freud, 1895). Il contribue à rejeter et conserver dans l’inconscient les représentations inacceptables, au prix d’une perte continuelle d’énergie.
Trois niveaux :
- Refoulement primaire : période de la vie archaïque individuelle ou collective durant laquelle les représentations inacceptables ont été immédiatement refoulées sans être devenues conscientes, constituant des points de fixation pour les refoulés ultérieurs.
- Refoulement secondaire : attraction par les fixations du refoulement primaire et répulsion par les instances interdictrices (Surmoi, Moi-Surmoi).
- Retour du refoulé : des échappées fonctionnelles (rêve, fantasme…), des ratés significatifs (actes manqués…) ou des échecs réels avec manifestations pathologiques (symptômes…).
RégressionRégression aux stades antérieurs du développement psychosexuel ou régression au narcissisme primaire.
Renversement de la pulsion et Retournement sur soiLe but et l’objet de la pulsion sont inversés (passage de l’amour à la haine, du sadisme au masochisme…).
RéparationDécrite par M. Klein. Il s’agit de restaurer un objet aimé, intérieur ou extérieur, endommagé par les pulsions destructrices. La réparation vraie est basée sur une reconnaissance de la perte, tandis que la réparation maniaque dénie celle-ci.
RépressionLa représentation est conservée mais l’affect est inhibé ou pratiquement supprimé.
Rêverie autistiqueRecours à l'imaginaire, au fantasme, pour contrebalancer l’angoisse réelle.
SublimationLe but interdit de la pulsion est abandonné pour un autre but acceptable et socialement valorisé. La satisfaction satisfait les 3 instances, en permettant une coopération harmonieuse du Ça, du Moi et du Surmoi.
Dernière édition par Traviata le Lun 9 Mar 2009 - 20:14; édité 2 fois
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« Le bonheur n’est pas chose aisée. Il est difficile de le trouver en soi. Il est impossible de le trouver ailleurs. » N. de Chamfort